Raphaëlle Tremblay

De longs et épais cheveux couleur ébène, une peau évoquant la fraîcheur de l'air des forêts enneigées du Canada, pommettes et lèvres légèrement rosées... cela ne vous évoque rien? Hum oui... c'est qu'elle aurait un petit air de Blanche Neige cette Raphaëlle quand on y pense... Et pourtant, mis à part ces quelques éléments, son allure générale n'évoque en rien une princesse... mais plutôt une petite campagnarde sauvageonne ne s'occupant en aucun cas de son apparence! Son corps est plutôt bien façonné par de nombreuses vadrouilles en forêt, ce qui lui donne une tonicité naturelle, sans trop en faire, accentuée par la fraîcheur de l'air ambiant de la région qui fait ressortir la pureté et la douceur naturelle de ses traits. Son style vestimentaire reste très basique, chemises à carreaux (comme une bonne habitante stéréotype canadienne!) la plupart du temps ou hauts simples, jeans, converse.. de quoi être à l'aise! Le plus marquant chez elle reste ses grands yeux bleus, qui, on ne sait pourquoi, semble pénétrer au plus profond de tout ce sur quoi ils se posent, pouvant vous toucher jusqu'au plus profond de votre être, sans qu'elle le cherche évidemment!

Vous allez trouver que Raphaëlle est une fille vachement paradoxale... même si elle n'en a pas conscience, car elle a tendance à ne pas réfléchir sur sa relation au monde. Elle se contente de suivre son instinct, et de profiter de ce qu'elle aime, c'est à dire par dessus tout, partir en escapade, tenter de se nourrir d'images merveilleuses en tout genre. Ainsi est elle de façon générale très solitaire, par habitude, ce qui ne la gêne absolument pas. Jamais elle ne se pose de question par rapport à ça, ce qui ne l'empêche pas d'apprécier également se rendre utile auprès des autres, de toutes les façons qu'elle peut une fois de plus. Elle aime faire en sorte de faire sourire toutes les personnes qu'elle voit. Bien qu'elle apprécie énormément passer du temps avec les "Hommes" (ha ha parce qu'il semble qu'elle ne se considère pas toujours comme faisant partie du monde des humains, mais plutôt comme une observatrice, qui reste en dehors), elle a chaque jour besoin d'un moment pour elle, seule, mais heureuse aussi ainsi!

Depuis sa plus tendre enfance, le carnet de santé de Raphaëlle est étonnamment vierge... elle n'a amais développé de maladie, pas plus d'un jour en tout cas, ne s'est jamais plainte d'aucune douleur, d'aucun maux, même après une quelconque blessure, qui étrangement cicatrisait toujours bien vite par rapport à n'importe quel autre enfant! Mais personne, y compris elle, ne s'est jamais interroger sur cette étonnante armée d'anticorps que semble abriter la jeune fille!  On se contente juste de se dire que c'est tant mieux pour elle, qu'elle a une santé de fer! Mais c'est sans compter qu'il semble y avoir plus... Qui n'a jamais ressenti un sentiment de bien être total en compagnie de la douce et rayonnante Raphaëlle. Jusqu'à présent, c'est une remarque récurrente que celle de la capacité de l'intriguante solitaire à apaiser et soulager n'importe qui, rien que par sa présence...
Vous l'aurez donc sûrement compris, comme je le sais pour ma part, il semble que cette Blanche Neige canadienne ait une sorte de don de guérison! Encore faudrait-il qu'elle s'en aperçoive... et pourquoi pas qu'elle l'utilise...

D'où ce besoin lui vient-elle, certainement du fait qu'elle n'a aucun souvenir de ses parents... La vérité est qu'elle ne sait pas ce qu'elle fait en ce monde, elle ne sait pas d'où elle vient, personne ne sait, elle n'a aucun souvenir. Elle se sent en dehors du monde, comme une observatrice, mais sans du tout se sentir victime! Elle veut capturer toutes les images merveilleuses du monde, figer les instants magiques, les instants plein d'émotions en tout genre, pour que jamais leur souvenir ne s'efface, comme s'est effacé le souvenir de ses parents. A travers la photographie, elle trouve à sa manière un moyen d'exister, en permettant d'offrir l'immortalité à quelques simples instants de vie. Son appareil photo est en réalité je vous l'avoue, le seul appareil "moderne" en sa possession...  Offert par son "père" adoptif, un bijou de photographie, à l'ancienne, dont elle ne se sépare jamais, comme il se doit!

Bon, vous l'avez certainement compris, Raphaëlle est une orpheline. Le début de son histoire est à vrai dire bien romanesque! Pour l'instant en tous cas, son histoire commence le jour où, par une après midi fraîche mais annonçant le printemps , un homme d'une cinquantaine d'année revient de la forêt, chargé de deux seaux remplis d'eau d'érable, afin de s'apprêter à les transformer en des douceurs bien connues de la région de Montégérie au Québec, sirop d'érable et tire! Mais alors qu'il se dirige vers son atelier, le paysan entend quelques gémissements inhabituels venant de l'entrée de sa maison. Et c'est là, emmitouflé dans d'innombrables couches de tissus et lové dans un panier, qu'il trouve un bébé, le genre de petit être plutôt totalement inconnu et surtout inattendu par ce paysan! L'accompagnant, un seul morceau de papier avec quelques mots inscrits dans une écriture maladroite:
"Elle a 3 mois et s'appelle Raphaëlle"
Un peu décontenancé, l'homme porte l'enfant dans sa petite maison, et après mûre réflexion, bien qu'ayant toujours plutôt vécu en "ermite", et donc ne sachant pas vraiment se comporter avec les autres êtres de son espèce, il choisit de se lancer dans l'aventure de la vie avec cette petite fille qu'un inconnu avait décidé de lui confier. Ainsi il éleva la jeune fille, qui comme vous l'aurez remarqué, aura développer le même tempéremment solitaire! Mais jamais son père adoptif ne lui a imposé de rester dans ce style de vie, il lui permit d'aller à l'école comme n'importe quel enfant. Ainsi Raphaëlle, au final, mena une enfance et une adolescence parfaite à son goût, elle pouvait voir du monde quand elle le voulait, suivit des études jusqu'à ses 18 ans. Une scolarité tout à fait banale, des notes moyennes mais largement suffisantes, jusqu'à obtenir un bac littéraire. Aucun souci socialement, malgré l'absence de frères ou soeurs, de mère, ou même d'amis proches, Raphaëlle n'a aucun problème relationnel, elle s'entend bien avec tout le monde, et éprouve une grande joie à retourner chaque jour dans sa forêt qui encercle la petite maison où elle vit avec le désormais vieil homme qu'elle décide d'aider dans son activité d'acériculture. Elle arrête donc ses études après le bac. Et peut ainsi notamment se consacrer d'autant plus à son grand passe temps  qu'est la photographie depuis ses 10 ans, où son vieux protecteur lui offrit un bel appareil photo afin qu'elle puisse capturer des images de cet environnement qu'elle aime tant, afin qu'elle ne l'oublie jamais.
C'est un jour où elle se rendit à Montréal (car oui, c'est peut être une sauvageonne sur les bords, mais elle est quand même civilisée, et comme je l'ai déjà dis, socialement, elle n'a aucun problème!) qu'elle s'arrêta net dans une rue, ses yeux l'ayant attirée vers une affiche qu'elle s'empressa d'aller contempler de plus près. D'innombrable couleurs, lumières, mouvements, un véritable souffle de vie et de bonheur se dégageait de cette image animée par des danseurs, musiciens, acrobates, acteurs et que sais je encore... En tête de l'affiche, brillant de mille feu, le nom de "Viastella" semblait scintiller. En dessous elle lisait "Venez goûter à la vie dans la ville des arts". Et c'est ce jour, à 20 ans, qu'elle décida de se préparer au premier voyage de sa vie. En allant dans cette ville pleine de "Lumière", elle espère pouvoir capturer de nouveaux aspects de la vie. Là bas elle pense pouvoir trouver la beauté de l'humanité en pleine effervescence, qu'elle a toujours espéré pouvoir mettre en valeur et immortaliser. Peut être, au fond, pour se persuader elle même que l'humanité est belle..